Plus les mises à jour passent et plus les utilisateurs rencontrent de sérieux bugs avec les différents OS d’Apple. Certes, je ne suis pas le seul à le dire ni à le penser, mais je partage ce constat avec une certaine amertume. Le soucis, c’est que le problème ne s’arrête pas là.

Le Switch

Cela fait maintenant une petite dizaine d’années que j’ai switché sur Mac à titre personnel, et sans vouloir passer pour un nostalgique ou un blasé, force est de reconnaitre qu’Apple a bien changé depuis le décès de Steve Jobs. Je n’irai pas au point de dire que c’était mieux avant, mais sur certains points cruciaux, c’est malheureusement le cas et je le regrette profondément.

iMac 24”

Pour ma part, je considère que « Snow Leopard » est le meilleur OS qu’Apple ait pu produire. Je n’ai même pas souvenir d’avoir rencontré le moindre petit bug, voire même l’apparition du fameux « Ballon de plage », et pourtant, je lui en avais fait voir à l’époque où ma machine de bureau était un iMac 24’’ Core2Duo.

Le début de la galère

Aujourd’hui, l’histoire est bien différente. Entre les « freezes » de quelques micro-secondes pas bien méchants que j’ai pu rencontrer de « OSX Lion » à « Mavericks », et les énormes bugs de sécurité de macOS High Sierra, indignes d’une entreprise comme Apple, il y a beaucoup à dire.

Je vais peut-être m’avancer un peu trop vite, mais je pense que les soucis d’Apple ont commencé suite au décès de Steve Jobs. Je m’explique, de son vivant, même s’il se foutait royalement qu’un de ses produits cannibalisait les ventes d’un autre, s’il y a bien une chose qu’il refusait de faire, c’était de trop fragmenter les différentes gammes (Mac, iPhone..). J’avoue que c’était très intelligent de sa part, car l’utilisateur pouvait choisir sa machine en fonction de ses réels besoins tant il y avait une disparité de performance (ex: macbook ou macbook pro), et ceci sans se prendre la tête pendant des jours pour effectuer son choix final.

Les développeurs, quant à eux, avaient une vision assez claire, que cela soit pour leurs futurs développement de logiciels ou la croissance de leur entreprise. Pour les petites équipes, certains s’occupaient du développement sur OSX et d’autres sur la version iOS de l’application. Le travail était simplifié notamment grâce à la très faible, voire absence de fragmentation de la gamme des produits Apple.

Puis, Tim cook a remplacé Steve Jobs, et devinez quoi ? Son premier fait d’arme était de rémunérer les actionnaires, chose que refusait Jobs, c’est dire la volonté du mec. Ce jour là, j’ai vite compris que sa priorité serait de bosser pour les actionnaires et non pour les utilisateurs.

Petit aparté matériel

Bien qu’il soit animé de bonnes intentions, je l’espère, j’ai la nette impression que sous commandement, les développeurs ou ingénieurs sont en roue libre. Jobs quant à lui, n’hésitait pas une minute à balancer les prototypes à la gueule des personnes qui avaient osé sortir pareilles cochonneries. Suffit de voir la MagicMouse 2 qui doit se recharger sur le dos, ce qui rend son utilisation impossible pendant ce temps, et oblige à avoir une deuxième souris, voire procéder à l’achat d’un Magic Trackpad (Ô joie du marketing qui pousse à la consommation).

Personnellement, je ne suis pas certain qu’il aurait validé ce genre de matériel, pire encore, il l’aurait donné à bouffer aux concepteurs au petit déj, sans confiture. Alors oui, tout n’était pas rose sous l’ère Steve Jobs, et pour reprendre l’exemple de la souris, la petite molette de la Mighty Mouse avait la fâcheuse tendance à s’encrasser pour finir par être inopérante.

Mighty Mouse démontée

La grosse différence, c’est que je pouvais continuer à l’utiliser et passer par les « ascenseurs » sur le côté de la fenêtre active. De plus, je pouvais démonter la souris facilement pour procéder à un bon nettoyage, d’ailleurs je pouvais également encore faire cela sur mon vieil iMac 24’’, ce qui n’est plus le cas sur mon iMac 5K, sauf à devoir passer par les services…d’Apple.

La fragmentation rend le choix difficile voire illisible

La fragmentation, bien connue des utilisateurs d’Android avec la myriade de versions d’OS, se situe chez Apple au niveau du matériel. Comme expliqué plus haut, je souhaite bonne chance aux néophytes qui veulent acheter leur premier appareil Apple, tant le choix est devenu quasiment illisible. Je les rassure, même moi, comme beaucoup d’anciens utilisateurs, avons bien du mal à pouvoir arrêter un choix une bonne fois pour toute. Là encore, en ce qui me concerne, le problème est apparu lorsque Apple a décidé de souder la mémoire sur les Macbook, je devais donc dès l’achat, savoir combien de RAM je devais disposer en imaginant et anticipant l’utilisation que j’aurai du matériel dans 2, 3 ou 5 ans !

J’aime bien m’organiser et anticiper les choses pour éviter des surprises, mais l’effort que demande le choix d’une nouvelle configuration est devenu trop important pour moi. Certes, je peux prendre une configuration et la revendre dès que je me sentirai à l’étroit, oui mais voilà, les achats sont faits via mon entreprise, et si par malheur la revente dudit matériel est inférieur au prix « argus », je me ferai taper sur les doigts, sans oublier le fait que je devrai émettre une facture avec TVA. Comme vous le savez sans doute, je devrai la reverser aux services fiscaux, de ce fait la valeur récupérée (Hors taxe donc) sera inférieure au prix « argus ».

Certains me diront que je n’aurai qu’à mettre le prix HT à la hauteur du prix « argus », oui, mais dans ce cas, si je devais vendre le matériel à un particulier, le montant sera supérieur de 21% (taux TVA belge) à ce fameux prix « argus ». Vous en connaissez beaucoup des particuliers qui aiment acheter du matériel 21% plus cher que le prix réel du matériel ? Pas moi..

Je n’ai donc plus que deux choix possibles, soit j’anticipe ma future utilisation en prenant une configuration full options dont le prix est tout bonnement grotesque, soit je ne fais tout simplement pas l’achat. C’est ce dernier choix qui l’emporte en ce qui concerne l’acquisition de MacBookPro, surtout sachant que ce genre de configuration se négocie aux alentours de 2500 à 5000 € ! C’est une des raisons pour laquelle je préfère utiliser un iPad Pro, quitte à le changer tous les 2 ans, il me reviendra moins cher de toute manière, et la perte lors de la revente sera beaucoup moins importante étant donné le prix de départ (entre 740 et 1300 €).

iPad Pro 12,9” avec SmartKeyboard

Avec ce choix devenu difficile, j’observe une fragmentation qui se fait également via l’OS. Il est loin le temps où une nouvelle version d’iOS se voyait s’installer à la vitesse de la lumière sur la majeure partie des terminaux Apple. Il n’y qu’à voir le taux d’adoption d’iOS 11 par rapport à iOS 10. Dans les premiers jours de sa sortie, iOS 10 équipait 34% des devices, quand iOS 11 atteint un score de 25%. C’est bien mieux qu’une nouvelle version d’Android, mais moins bien que les précédents scores d’adoption d’iOS, et le problème devrait s’aggraver avec les prochaines versions.

©MacRumours

Je peux également vous dire que beaucoup utilisateurs d’iPhone 6 ou SE regrettent amèrement le passage à iOS 11, d’autres, avertis, feront le choix de la sagesse en ne franchissant pas le rubicon. Si Apple faisait une enquête de satisfaction de leur nouvel iOS, je ne serais pas étonné de voir des résultats catastrophiques, qui seront mérités à bien des égards.

De même, tout cela rend difficile le travail des développeurs, qui en plus de devoir jongler avec la multitude de produits d’une gamme (Rien que pour l’iPhone nous avons l’iPhone X, iPhone 8, iPhone 8 Plus, iPhone 7, iPhone 7 Plus, iPhone SE, iPhone 6S qui sont toujours en vente sur le site d’Apple), devront probablement gérer la fragmentation des OS à l’avenir (iOS 10, 11 et futur 12).

Avec tout ceci, il ne faudra pas s’étonner de rencontrer un tas de bugs et de mises à jour tous les deux jours pour nos applications préférées..

Avec macOS High Sierra et iOS 11, vous l’avez dans l’os

Je possède un iMac 5K core i7 depuis fin octobre 2015, et un iPad pro 12,9’’ depuis novembre 2015. Jamais, je dis bien jamais, je n’ai eu à me plaindre des OS précédents installés sur ces machines, mais depuis les fameux macOS High Sierra et iOS 11, c’en est presque terminé de la productivité sur un long fleuve tranquille. Tout cela a d’abord commencé avec un pompage de batterie hors norme avec iOS 11.0.1, puis, comme un malheur n’arrivant jamais seul, c’est macOS High Sierra qui est venu me chatouiller l’aorte lorsque j’ai vu que le bug de « l’accès root » rendait le système aussi sécurisé qu’une ceinture de chasteté d’une péripatéticienne, cuisses écartées. Moi qui possède des fichiers sensibles de certains clients, vous n’aurez aucune difficulté à imaginer ma tronche ce jour là.

Fort heureusement, je travaille seul, mais imaginez un instant que je travaillais dans un espace de co-working et que je m’absentais quelques minutes pour une petite pause, je n’aurais jamais pu garantir à mes clients que leurs fichiers n’avaient pas été compromis. Cet amateurisme dont a fait preuve Apple est grave, très grave. Quand je pense que ces pignoufs vantaient les mérites de la sécurité du nouveau macOS, il y a des claques voire des bourres-pif qui se perdent.

Cerise sur le gâteau, le correctif du bug de « l’accès root » a fait disparaitre par magie toutes les icônes des applications placées sur le Dock. J’ai donc du réparer les permissions deux fois depuis Terminal, puis faire un reboot. Comme les pires blagues à répétition, certains utilisateurs ont vu ce bug réapparaitre malgré l’application du correctif. Apple, indigne de son histoire, n’a pas cru bon d’avertir ses utilisateurs que le reboot était nécessaire, d’ailleurs lors de l’installation du correctif, macOS ne le proposait tout simplement pas. A ce niveau, ce n’est plus de l’amateurisme mais carrément de l’incompétence.

Conclusion

J’aime beaucoup les produits Apple pour leur design et leur simplicité d’utilisation, même si ce dernier argument tend à disparaitre depuis la complexification de leurs OS, notamment iOS 11. Même si j’ai noté un gain non négligeable de ma productivité depuis mon passage sur Mac, j’ai bien peur que cette vérité finisse par s’effacer devant la gestion des bugs et autres problèmes à répétition qui apparaissent et ceux à venir.

Plutôt que de sortir chaque année une nouvelle version de leurs OS, Apple devrait sérieusement songer à faire une année blanche afin de revoir en profondeur tous leurs processus de développement et de validation avant publication. Plus les années passent et plus j’ai la nette impression que les changements apportés sont surtout d’ordre cosmétique et non plus qualitatif comme ils l’étaient autrefois.

A force de coup marketing et de la recherche de nouveautés à proposer chaque année, MacOS et iOS sont devenus des systèmes égrotants et cacochymes, tels les anciens combattants revenus de guerres trop longues déclenchées par des fous éhontés, se croyant en sécurité dans leur tour d’ivoire.

Edit : Correction de coquilles